Quando la cultura alternativa incontra il cittadino: un progetto di rinascita e ri-allocazione delle risorse

Imaginez un cinéma dont vous pouvez rencontrer un éspace soit de lutte positive soit de créativité; envisagez l’idée d’en faire un espace d’échange et de rencontre pour la communauté locale: donnez-lui un nom et vous aurez ” Le Royal Occupé ” , le centeneaire cinéma de Montpellier devenu aujourd’hui un atelier pour les citoyens et un exemple pour les mouvements sociaux nés aux alentours des ” nuits debout ” . Ressortissant, en fait, comme l’un de produit en marge de la ” Nuit Debout ” contre la Loi Travail, la série des manifestations qui a accueillit millions de personnes – dont la plupart jeunes – dans les places principales de toute la France, le cinéma Royal reprend l’identité culturelle de lutte et co-gestion pour devenir un point de rencontre et de référence pour toute la ville de Montpellier.

Labsus a rencontré par Internet l’un de responsable du projet qui nous a permit de nous rapprocher au phénomène par un entretien. Merci donc à  Bastien pour nous avoir rejoint et pour nous avoir expliqué qu’est ce-est c’est le cinéma Royal, un cinéma qui a ouvrit pour la première fois ses portes en 1881- à  l’époque sous le nom de l’Eden-Concert – ” dans un quartier les plus populaires de la ville ” , pour devenir d’ailleurs le ” rendez-vous du soir ” .

Bastien, on est surpris par la mise au point d’un tel projet dont l’écho arrive jusqu’à  nous en Italie.  Quel est le but du Royal Occupé?
Le but du Royal Occupé c’est de redynamiser avec des objectifs non-commerciaux et d’accès à  la culture pour tous et pour la vie culturelle de Montpellier – et la vie tout court – et sur un autre plan et avec beaucoup de désir, de courage et de travail, son rayonnement ” .

Comment il est naà®t ce projet d’occuper un ” ancien ciné ” ?
Le Royal Occupé est né d’un coup de folie Trois enfants – dont un de 70 ans – qui se sont mis à  ràªver, trop ràªver…
On peut dire, d’un débordement de conscience, de conscience vis à  vis du monde, c’est à  dire du fait que les quartiers se vident de leur vie, de tout phénomène de «peuple » pour qu’ils ne deviennent, dans le cadre d’une «amélioration du niveau de vie », que des quartiers-dortoirs, vidés d’énergie, vidés d’espaces de rencontres, d’espaces de réflexions, où l’on se connaà®t, s’apprend.
Rentrer, explorer puis vivre le lieu c’était comme un jeu. Des explorateurs urbains plein de la conscience cachée d’àªtre là , d’àªtre pleinement soi-màªme sans le stress du loyer, le stress des études, le stress de la société (à  deux pas du cinéma, il y a la place de la Comédie, la vitrine de la ville avec ses magasins de luxe, c’est la place où l’on se montre, où se joue en permanence le spectacle de la consommation).

Nous avons pris connaissance de l’histoire difficile avec laquelle vous étiez entré en contact: le problème avec la justice, l’huissier* et la demande d’abandonner les locaux. Cependant, vous avez continué votre ligne de gestion du cinéma.
Certains avaient du mal à  nous suivre et on ne restait au final que quatre ou cinq à  veiller et vraiment habiter les lieux. Le passage de l’huissier nous a permis de nous ouvrir -on avait plus peur de la police, on rentrait du coup dans le cadre légal-, de souffler, de faire rentrer la lumière, puis de nettoyer l’espace, le rendre petit à  petit public (sans pour autant l’ouvrir). Un mois plus tard on passait au tribunal et deux semaines après, le délibéré nous annonà§ait la possibilité de rester là ,  de ne pas avoir à  partir et donc de préparer notre projet: ouvrir le lieu, ressusciter le vieux cinéma, et y faire rentrer la vie, et nous étaler de projets en projets, dans la ville et l’existence des gens. L’autre point important c’est la construction de la vie collective, la plupart des gens qui ont ouvert cet endroit ne connaissaient rien des squats, de la vie en communauté, de l’auto-gestion, et l’expérience des différentes périodes de l’occupation du cinéma nous a permis d’apprendre à  vivre et gérer un espace aussi grand et un groupe sans cesse grandissant.
Aujourd’hui nous somme arrivés à  mettre en place une véritable structure de fonctionnement autonome qui nous permet d’assurer le fonctionnement de la vie ensemble tout comme des espaces que l’on met à  disposition.

..Et d’ailleurs vous àªtes responsables chacun par son rà´le..
Les tà¢ches sont divisés en groupes de travail définis et les habitants s’inscrivent dans ces groupes à  leur guise, ils peuvent s’ils veulent changer, prendre la main de ce qui les intéresse. Chaque semaine on a plusieurs discussions concernant les grands problèmes du squat: la vie entre nous, la programmation, etc. Là  où la chose est intéressante c’est la faà§on dont le groupe s’est petit à  petit approprié des outils qu’il a lui màªme créés et la faà§on qu’ont les outils d’évoluer en fonction des problèmes nouveaux qui nous arrivent, comme les relations au voisinage, la gestion d’événements, des médias, des personnes nouvelles qui veulent s’impliquer dans le projet.

Quelles sont les initiatives actuelles et futures? Est-ce que le Royal est devenu un centre culturel de référence?
Aujourd’hui l’espace est entièrement ouvert et accessible, s’étant désengorgé de ses deux ans de fermeture. Nous n’habitons maintenant plus le cinéma (comme au début avant de l’autorisation de l’huissier -ndr-), mais le grand appartement construit juste au dessus. Une fournisseur d’électricité qui nous fait confiance nous fournit maintenant l’électricité, et nous avons commencé des travaux pour créer un sleeping afin d’accueillir les voyageurs et les intervenants, puis la nouvelle scène dans la grande salle du sous-sol pour monter des pièces de théà¢tre et faire des concerts. L’argent qui rentre lors des soirées nous permet de payer nos factures et de payer les frais des travaux, du matériel qu’on achète petit à  petit pour améliorer les projections, les lumières, etc. On essaye d’accueillir à  la fois des groupes de musique du coin (comme Olive Tree Dance), des peintres, des photographes, des conteurs, des cinéastes engagés ou non, mais aussi d’accueillir des collectifs, des associations de quartier qui viennent dans le centre-ville se faire connaà®tre.

…Et à§a vous permet de dire que…
Le cinéma est en permanent changement. Les gens qui font une pause d’une semaine ont à  chaque fois l’impression de revenir dans un lieu différent. Tout évolue très vite, les travaux avancent, les événements nous apprennent à  mieux gérer l’accueil du public et l’organisation collective.Très récemment, le collectif va mettre en place un système de co-gestion, c’est à  dire la mise en place en son sein de collèges qui nous permettra de déléguer les espaces à d’autres structures (associations, collectifs) ou personnes pour gérer les différents espaces. On continue d’améliorer le lieu et de construire notre projet qui, s’affinant, sera peut-àªtre considéré par la mairie  ou la région. En attendant, on continue sur nos idées de partages et de créations de liens à  tous les niveaux. Par exemple, nous sommes en ce moment en train de préparer une grande rétrospective de l’Å“uvre de Pasolini, de monter une pièce de théà¢tre de Dario Fo pour les écoles des quartiers de Montpellier.

Quelle est la participation des citoyens? Les voisins participent peu bien qu’ils nous apprécient beaucoup. Mais les gens de la ville, sachant que Montpellier est une ville étudiante, nous accueillent très bien et sont là  présents. Mais la majorité des gens qui nous aident sont des gens déjà  avertis, qui connaissent déjà  un peu cette faà§on de vivre.

D’ailleurs une note positive sur ce projet à  venir…
….J’ai l’impression que cela change, le cinéma attire aussi beaucoup d’autres personnes, autant de la grande bourgeoisie que des gens des quartiers qui n’en sortent que très rarement.

*ufficiale giudiziario [ndr]

Photo credit: Le Royal Occupé – Page Personnelle Facebook

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